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UNE HISTOIRE D'IMPRIMERIE AU VILLAGE

Dernière mise à jour : 16 mars 2018

Le bois Protat


Découvert à LAIVES en 1898 ou 1899, (la date ne semble pas très précise), le bois gravé dit « Protat », met en lumière une fois de plus notre village.

Bien que les scientifiques le suppose issu de l’abbaye de La Ferté, notre proche voisine, il a été repéré dans un bâtiment ancien sis dans la rue des auges *, alors qu’il servait piteusement de cale pour un dallage, ou bien pour un escalier démoli.

La planche fut ensuite vendue à Jules PROTAT, imprimeur et collectionneur mâconnais qui lui donna son nom. Elle resta dans la famille jusqu’en 2001. C’est à cette date que la Bibliothèque Nationale de France a pu l’acquérir par dation.

Sans doute épargné des flammes grâce à la qualité de ses sculptures, le « bois Protat » connait maintenant une notoriété nationale et internationale. Cet élément d’imprimerie est reconnu pour être le plus ancien de France et même du monde occidental.

La planche de noyer a été confiée au début du 20ème siècle à Henri BOUCHOT conservateur à la bibliothèque nationale. Elle est gravée sur ses deux faces tête bèche, et mesure dans sa hauteur 58cm, dans sa largeur environ 23 cm.

Elle dévoile deux images différentes et partielles qui ont pu être interprétées comme suit :

La face la plus ancienne décrit une scène de crucifixion. Sur la partie supérieure, le bras du Christ est sculpté. Trois personnages costumés se dégagent au pied de la croix, il s’agit du centurion « Longin » ayant porté l’ultime coup de lance, et de deux soldats romains. La lance apparait nettement dans le décor. Un phylactère sort de la bouche de Longin, il porte les inscriptions latines, traduites par ces mots : « Celui-ci est vraiment le fils de Dieu ».

Cette reconnaissance est à l’origine de la conversion et ensuite de la sanctification du centurion.

Sur cette même face, la partie gauche de l’élément est amputée, il semblerait qu’elle évoque la Vierge et Saint Jean.

Le verso de la planche est encore plus endommagé, il découvre un ange agenouillé dont le chef est absent. Il pourrait s’agir de la description de « l’Annonciation ».

La présentation de cette découverte au spécialiste de l’estampe du 19ème siècle, Henri BOUCHOT a apporté des précisions sur la datation de l’élément.

Alors que le bois de noyer est daté du 12ème siècle, la première face rappelant la crucifixion, semble avoir été gravée aux environs de 1370/1380, cependant les observations plus récentes la situent vers 1400.

La seconde face montrant la gravure de l’Annonciation est plus tardive, sa création relève des années proches de 1450 (contemporaines de Gutemberg).

Logiquement, il s’agissait donc d’après cet expert d’une suprématie de l’estampe française sur celle de l’Allemagne.

Hélas, les nouvelles études comparatives des oeuvres analogues, tendent à démontrer que cette pièce unique qui a sans doute transité par l’abbaye de La Ferté, aurait plus sûrement une origine allemande. En effet, le sud de l’Allemagne est considéré comme le berceau européen de l’impression des estampes !

Le grand format de la plaque indiquerait un usage initial destiné à l’impression de textiles tels que les soieries, mais il s’avère plutôt qu’elle fut utilisée pour les impressions sur papier.

A la fin du Moyen Age, la représentation iconographique se développe sur des papiers de grande dimension, il est admis qu’à cette époque, les estampes se vulgarisent dans la population croyante, et se destinent aux dévotions personnelles des familles plus modestes.

La xylographie* évolue ensuite vers la gravure sur cuivre, puis enfin vers les « eaux fortes » aux environ de 1500.

                                            Copie d'une carte postale ancienne expédiée en 1924                                                                                                                      





Copie d'une image issue de Wikipédia ( collection privée)                                                                                           


*Il semblerait, que cette découverte ait été réalisée lors de la destruction d’un bâtiment dans la rue des « auges », maintenant dénommée la rue des fontaines. Il ne s’agit là que d’une information orale transmise par un ancien villageois. *La xylographie est la gravure sur bois.

Résumé de texte établi à la suite de la conférence de Mr Mattieu Pinette au château de Germolles (71) le 03 février 2015 et d’après les informations puisées sur le net.

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